Corot Camille
Né un 16 juillet à Paris, Corot était le fils d'un « marchand de modes » installé rue du Bac. Il abandonne à vingt-six ans le commerce des draps pour se consacrer entièrement à son art. Michallon lui donne les premières leçons, puis il s'inscrit chez Bertin. En 1825, il est, avec d'Aligny et Bertin, à Rome, où il visite les grands monuments : le Colisée, le Forum dont il rend finement l'atmosphère bleutée, avec des pointillements lumineux mordant la pierre. Il remonte la vallée du Tibre, de la Nera. il parcourt les monts Albains, s'arrête au Pont de Narni, clair tableau annonçant Cézanne, où la lumière se décompose à travers les arches brisées des ponts, à l'Ile San Bartolomeo. Il traite, sans passion, quelques sujets mythologiques : Agar dans le désert, le Silène, Démocrite et les Abdéritains. A son retour, en 1828, il multiplie les voyages ; il visite la Cathédrale de Chartres, dont la pierre blanche réagit si bien au soleil, le Port de Honfleur, Rouen, Soissons et, non loin de la rue qui l'a vu naître, Notre-Dame de Paris et le quai des Orfèvres. Au cours d'un deuxième voyage (1834), il s'arrête à Volterra, ancienne citadelle étrusque, et revient par Avignon. La troisième fois (1843), il visite les Jardins de la villa d'Este à Tivoli, revient par La Rochelle. Vers 1845. il reçoit des encouragements officiels et une commande de la Ville de Paris : le Baptéme du Christ, pour Saint Nicolas-du-Chardonnet. Après 1850, Corot estime moins nécessaire de situer précisément ses ceuvres ; il retient surtout une impression générale et titre souvent : Matinée, Crépuscule, le Soir, Effet du matin. A l'Exposition universelle de 1855, il présente six toiles et obtient une médaille de première classe. La vogue dont il est l'objet l'amène parfois à répéter un même sujet dans un but commercial. Mais ses dernières toiles sont des chefs-d'oeuvre : le Pont de Mantes (1868-1870), le Beffroi de Douai (1871), les Tanneries de Mantes (1874), la Cathédrale de Sens. Les figures de Corot constituent une part trop oubliée mais excellente de sa production. Les Italiennes aux vêtements multicolores de la place d'Espagne, ses familiers, ses amis lui ont servi tour à tour de modèles : Femme à la perle (1868-1870), jeune Fille à sa toilette, Gitane à la mandoline, le Moine au violoncelle (1874), Femme en bleu ont été copiés de multiples fois par les générations suivantes. Dans sa période «lyrique», il a peint quelques divinités et nudités sylvestres : la Nymphe couchée, la Danse des Nymphes. Corot meurt un 22 février à Paris, faubourg Poissonnière.
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